Zephirin Diabré conteste d’avance le résultat des élections
Posted On November 19, 2020
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Le 26 octobre dernier, tous les candidats à l’élection présidentielle du 22 novembre ont signé à Ouagadougou un pacte de “bonne conduite” s’engageant “pour une campagne électorale et des élections apaisées”.
Au sortir de cet événement scellant la bonne marche des élections et devant les nombreux micros tendus par les journalistes, le chef de file de l’opposition Zephirin Diabre s’engageait “à se conformer à un certain nombre de règles de bonne conduite et à éviter tout autre comportement de nature à entacher les élections”.
Depuis la parution dans la presse internationale de différents sondages plaçant le candidat UPC (9.35%) en troisième position des intentions de vote derrière Eddie Komboïgo (13.78%), il apparaît que le leader Zéphirin Diabré ait décidé de se dédire et d’utiliser une stratégie créant la suspicion autour des scrutins de dimanche prochain. Voilà une semaine qu’il martele lors de chacune de ses sorties publiques sa “peur de la fraude”. Il exhorte ses militants à rester “vigilant” lors des dépouillements afin contrer toute fraude de la part de ses adversaires politiques.
Au fur et à mesure que nous nous approchons de dimanche, son discours s’intensifie, et voilà maintenant qu’il annonce qu’il ne reconnaîtra pas les résultats s’ils sont proclamés par la CENI le 23 au soir. Rappelons que le CENI est un organe totalement indépendant et apolitique.
Une stratégie dangereuse ?
Delegitimer le résultat des élections une semaine avant le jour du vote et placer de facto “hors jeu” le futur Président élu et la majorité pourrait s’avérer extrêmement dangereux et mettre en péril la stabilité du Burkina Faso aussi bien au niveau national qu’international. C’est d’ailleurs la stratégie qu’emploie actuellement Donald Trump aux Etats-Unis. Nier les résultats en annonçant des fraudes (a ce jour sans preuve) alors que Joe Biden a bien été élu. La société américaine n’a jamais été autant fracturée, sa cohésion sociale est en berne, et la crédibilité du pays au niveau international est effritée. Tout cela car l’ego de Donald Trump n’accepte pas le résultat des urnes.
A trois jours des élections, seul le leader UPC s’aventure sur cette voie de la contestation. Eddie Komboïgo, le challenger numéro 1 du pouvoir en place, continue d’enchainer les meetings, de se rendre sur le terrain et de marteler son programme sans même évoquer l’ombre d’un doute sur la légitimité des élections.
Diabré raillé sur les réseaux sociaux
Sur le terrain, la stratégie du leader de l’UPC ne laisse pas insensible, et l’on voit fleurir sur les réseaux sociaux de nombreuses photos-montages grimant Zéphirin Diabré en Donald Trump.
D’autres messages font état d’une nouvelle épidémie qui menacerait le Burkina Faso, à savoir le “Trumpovid”. Force est de constater que de toute part de l’échiquier politique burkinabè, le positionnement de Zéphirin est très peu apprécié.

Un ancien militant UPC publiait hier sur sa page facebook une photo d’un pyromane avec la citation suivante : “Cher Zéphirin, a trop jouer avec le feu, on s’y brûle!”

Jonathan Ouédraogo
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