Rappel de l’ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire : et si Macron essayait d’embellir l’image de la France en restant dans la neutralité ?

La France a rappelé son ambassadeur en Côte d’Ivoire, M. Gilles Huberson, pour rester neutre dans une Côte d’Ivoire ou le climat politique ne fait que se détériorer à quelques semaines des élections présidentielles incertaines.
Gilles Huberson, ambassadeur de la République Française en Côte d’Ivoire a été rappelé par sa hiérarchie pour des raisons administratives, a-t-on appris ce samedi 19 septembre 2020 sur les lignes de notre confrère Afrik Soir. Selon des sources concordantes, le désaccord entre Emmanuel Macron et le Président Ivoirien Alassane Ouattara lors du déjeuner du 04 Septembre 2020 continuerait de produire ses effets.
Lors dudit déjeuner, rappelons-le, Emmanuel Macron a manifesté son opposition à un troisième mandat d’Alassane Ouattara et aux représailles que ce dernier a depuis longtemps initié à l’encontre de ses opposants. Mais ce fut peine perdue car Alassane Ouattara, déterminé à briguer un troisième mandat n’a pas écouté son « fiston » comme il a qualifié le président de la Guinée Bissau aussi jeune que le Président français.
Conséquence, le déjeuner n’a durée qu’environ 2 h et à la sortie, aucun communiqué officiel de la part de l’Elysée. De retour en Côte d’Ivoire, l’homme arrivé au pouvoir par les armes, le soutien de la France et de la communauté internationale ne veux plus entendre parler de la France encore moins de la communauté internationale, de qui il semble avoir perdu tout soutien.
En visite d’Etat dans le Moronou, une région de la Côte d’Ivoire, le Président Ouattara n’a pas hésité à interpeller ses détracteurs sur la souveraineté de la Côte d’Ivoire. « Je peux vous rappeler que la Côte d’Ivoire est un pays souverain et c’est pour cela, voyez-vous, nous devons faire confiance à nos institutions et arrêter de penser que les décisions doivent être prises à Paris, à New York ou ailleurs » a-t-il affirmé avec insistance. En réalité, l’ancien vice président du FMI savait que le Conseil constitutionnel de Mamadou KONE était déjà acquis à sa cause. C’est ce qui s’est effectivement manifesté lorsque le 14 septembre, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision sur la liste des candidats à l’élection présidentielle. Sur 44 dossiers de candidatures reçus, seulement 4 ont été validés. Les candidatures de Laurent Gbagbo et de Guillaume Kigbafori Soro ont notamment été rejetées. Les manifestations ont depuis lors repris dans le pays, avec des appels de l’opposition a boycotter l’élection.
C’est en voyant cette détermination aveugle de Ouattara et la détérioration progressive du climat politique dans ce pays ou l’intervention de la France a laissé des plaies non encore cicatrisées, le Président français a préféré rappeler momentanément l’ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire pour ainsi éviter de commettre la même erreur que ces prédécesseurs.
La France, autre fois incontournable a presque perdu sa place dans ses anciennes colonies au profit d’autres puissances étrangères à cause l’accroissement des sentiments anti-impérialistes français au sein de la population. La cause de ses sentiments de révoltes se résume aux interventions française dans différents pays, soit pour destituer un régime qui ne fait pas son affaire, soit pour soutenir ou placer ses ‘’fidèles’’. En se forçant à la neutralité, Macron est ainsi entrain d’embellir à nouveau l’image d’une France désormais neutre et respectueuse de la souveraineté des Etats.