Pourquoi une brouille entre Imam Cissé et les combattants extrémistes ?

El-Hadj Souaïbou Cissé, président de la communauté musulmane de la province du Soum a été enlevé le 11 août 2019 au cours d’un voyage.
Qui est cet homme charismatique et guide religieux ?
El-Hadj Souaïbou Cissé est né en 1947 dans la ville Djibo. Chef de famille et du clan des Moodibaabé, il est pères de plusieurs enfants et petits-enfants, le patriarche maitrisait bien la langue arabe. Menacé de mort à plusieurs reprises, le leader religieux n’a jamais renoncé à ses œuvres bienfaisantes. Très pieux, il ne cache jamais ses intentions face à une situation.
Il est issu de la plus ancienne famille maraboutique de la province du Soum, les Moodibaabe. Cette famille s’est installée dans la localité vers 1830, l’époque que Sékou Ahmadou dominait la région avec son empire Peul du Macina.
En plus d’être Ghadi, il est aussi chef coutumier Jooro) de Seno-Bani. Il est l’incarnation d’un Islam intégrant et tolérant dans la région.
Toutes les mosquées de la province du Soum, dépendent de lui en termes religieux. Il était le beau-père de Ibrahim Malam Dicko avant que ce dernier ne divorce avec sa fille.
Pourquoi une brouille avec les combattants extrémistes ?
Entre 2012 et 2015, il a eu des divergences de prêches avec son ex-beau-fils Ibrahim Malam Dicko. La discorde entre les deux protagonistes était sur le principe des prêches sur les deux radios FM et dans les mosquées. Il recommandait à ce dernier de ne se tenir que au Coran et non aux hommes.
Il a convoqué Malam Dicko entre 2013 et 2014 chez le chef de Canton de Djibo. A l’époque, on estimait que c’est une histoire de leadership entre leaders religieux.
Aux premiers coups de feu dans la province en janvier 2016, à Soboulé, village natal de Malam Dicko, qui n’étaient pas une attaque mais une dissuasion des hommes de Malam Dicko, il aurait averti les autorités administratives et militaires de l’imminence de ce qu’est devenue le Soum aujourd’hui.
Le 22 mars 2017, Harouna Dicko, une grosse tête de Ansarul Islam de Ibrahim Malam Dicko a été abattu. Soupçonné d’avoir fourni des informations aux FDS, le 27 mai 2017, le premier jour du carême musulman 2017, des combattaient extrémistes criblent sa cour de balle à son absence. A partir de ces moments, il bénéficiait de la protection des FDS jusqu’au 02 février 2020.
C’est au retour d’un voyage qu’il a été exfiltré manu-militari par des Hommes Non Identifiés aux encablures de Gaskindé sur l’axe Ouaga-Namsiguia-Djibo.