Pensa : le maire était-il trop exposé ou une transgression de la tradition ?

Le 06 Juillet dernier, toute la communauté nationale et internationale s’est indignée de l’assassinat du Maire de Pensa suite à une embuscade tendue par des Hommes Armés Non Identifiés. Les mobiles de cet assassinat restent inconnus mais le constat universel depuis l’avènement du terrorisme est le suivant : les adversaires actuels de la nation ne veulent jamais voir une représentation de l’Etat.
Mais le maire n’était-il pas trop exposé ? Avec les évènements précédents rien n’exclut cette hypothèse
Récapitulation : le maire a tenu un conseil municipal le Jeudi 02 juillet 2020 à Pensa. Cette information était connue de tous puisque le dernier conseil municipal datait du mois de Mars. Ensuite le maire a organisé des funérailles d’une proche du Vendredi 03 au Dimanche 05 juillet. Il devrait participer à un atelier des maires de la région du Centre Nord sur la décentralisation le Lundi 06 juillet, le jour du drame, à Kaya. Cette cérémonie des funérailles qui en principe ne devrait pas se tenir vu la situation sécuritaire fut populaire vu qu’il est une autorité administrative et un chef coutumier. Il était évident que vu qu’il devrait prendre à part l’atelier dans la matinée du Lundi 06 juillet et ayant organisé une cérémonie la veille il se rendrait à Kaya le matin du 06 Juillet.
Le second problème est l’escorte. Selon des sources locales, peu avant de bouger il a contacté le responsable de sécurité pour informer qu’il devrait bouger. Huit 08) volontaires étaient prêts en attendant que le autres s’apprêtaient. Il a bougé en sous nombre avec les 08 VDP. Mais une escorte composée uniquement de volontaire pour la Défense de la Patrie VDP) exposait plus le maire qu’une escorte de Forces de Défense et de Sécurité ou une équipe mixte.
Le troisième problème est l’itinéraire : l’itinéraire Pensa-Kaya en passant par Barsalogho mettait le maire à l’épreuve des terroristes. En effet il y a la forêt de Goénéga qui a été signalée à plusieurs reprises être infestée par des terroristes se trouve sur cet axe et c’est aux encablures de cette forêt que l’embuscade s’est produite. Le maire était trop exposé surtout qu’il est une autorité.
Les partisans de la tradition voient une main traditionnelle. Selon ces derniers le défunt a transgressé certaines règles de la tradition en organisant les funérailles de sa petite maman ; il devrait organiser d’autres auparavant. Pour soutenir cette hypothèse ces derniers avancent : peu avant de bouger le maire a cogné un âne entre sa cour et la mairie. Ce n’était pas bon signe.
Après le drame, certains, notamment les plus proches du défunt maire, cherchent des boucs émissaires. A cet effet deux 02) hommes dont un conseiller municipal et un responsable d’une association ont payé des légers frais. Le premier a été agressée lors de l’arrivée de la dépouille mortelle à la morgue le 07 juillet et le second a été menacé le 08 juillet alors qu’il était en route pour Ouagadougou. Si le second ne s’est pas prononcé, le premier compte saisir la justice pour faire valoir ses droits. Le Burkina Faso est menacé et une divergence politique ne signifie pas une adversité personnelle.