Mali / Voici les ‘’mesures fortes’’ du sommet extraordinaire de la CEDEAO

Le sommet extraordinaire de la CEDEAO pour la résolution de la crise au Mali s’est tenu lieu ce lundi 27 juillet 2020 par visioconférence.
A l’issu de ce sommet virtuel, les 15 chefs d’Etat ont adopté des recommandations dont la mise en œuvre effective devrait permettre le retour de la paix dans le pays.
Il s’agit tout d’abord de la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le président du parlement. Et il incombe à la majorité présidentielle de mettre tout en œuvre pour obtenir cette démission qui ouvrira la voie à des élections partielles. En attendant ces élections partielles, le parlement pourra fonctionner avec les 116 députés restants.
Ensuite, la cour constitutionnelle doit être rapidement recomposée conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali, le parlement proposera ses représentants après la démission des 31 membres dont l’élection est contestée. En cas de difficulté de nomination des membres de la cour constitutionnelle par les différentes instances, le président de la République utilisera l’article 50 de la constitution pour nommer les 9 membres.
De plus, un gouvernement d’union nationale doit être mise en place rapidement avec la participation de l’opposition et de la société civile.
Les Chefs d’Etat encourage et invite l’opposition, particulièrement le M5-RFP, à prendre part à ce gouvernement d’union nationale en vue de contribuer au règlement de problème de gouvernance qui affectent le Mali et ce dans un esprit de patriotisme. La tâche prioritaire de ce gouvernement d’union nationale sera de mettre en œuvre toutes les reformes, recommandations et décision issues du dialogue national inclusif et de traiter les questions de gouvernance en particulier.
Également il a été demandé l’accélération de la mise en œuvre des accords d’Alger de même que la nomination de certains membres du gouvernement avant la formation du gouvernement d’union nationale. Il s’agit de ceux en charge de la défense, la justice, les affaires étrangères, la sécurité intérieure et les finances.
Les Chefs d’Etat demande par ailleurs que soit mise en place dans des bref délais, une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès les 10,11, et 12 juillet 2020, ensuite les destructions de biens publics et privés
Un comité de suivi de toutes les mesures ci-dessus prises sera mis en place. Ce comité comprendra des représentants du gouvernement, du parlement , de la société civile de la magistrature, du M5-RFP, des femmes et des jeunes avec la participation de l’Union Africaine et de Nations unies sous la présidence de la CEDEAO.
Il ressort aussi que la CEDEAO elle-même procédera à la mise en place d’un régime de sanction contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise.
Enfin ,au vu de l’urgence de la situation, les recommandations devront être mise en œuvre avant le 31 juillet.
Par Augustin Sankara