Mali : une transition de 18 mois adoptée.

Depuis le 10 Septembre dernier les forces vives maliennes et le Comité National pour le Salut du Peuple, CNSP, étaient en concertation en vue de mettre en place une transition apaisée et inclusive pour attendre des futures élections
Une transition houleuse.
Les débats furent vifs entre les différentes parties. Une partie du M5 se sentait trahie et le premier jour et le dernier jour il y a des échauffourées entre les forces de l’ordre et les jeunes militants du M5.
Malgré la présence de l’Imam Dicko, certains cadres du M5 étaient absents. Estimant que la CNSP n’a pas accordé assez à la CMA, La Coordination des Mouvements de l’Azawad n’a pas été représentée au cours de ces débats malgré l’importance que la coordination occupe dans le pays.
Une charte taillée sur mesure.
A l’issu des travaux des experts, la charte de la transition présentée par ces derniers semble taillée sur mesure par le CNSP. L’article 03 de la charte dit : « le président de la transition est choisi par un collège mis en place par le Comité National pour le Salut du Peuple ». L’article 05 stipule : « le président est secondé par un Vice-président. Il est désigné suivant les mêmes conditions que ce dernier ». L’article 11 poursuit : « le gouvernement de la transition est dirigé par un premier ministre désigné par le président de la transition ». De ces articles on peut estimer que les militaires dirigeront toute la transition dans tous ces organes de près ou de loin.
Une charte approuvée.
Au terme des concertations, les forces vives de la nation malienne ont adopté une transition de 18 mois suivant les indications de l’article 18 de la charte de la transition. Un président civil dirigera la transition. Il sera secondé par un vice-président qui sera un militaire.
Cette charte est-elle contraire aux directives de la CEDEAO ?
Lors de son sommet ordinaire le 28 août dernier à Niamey, la CEDEAO exigeait une transition dirigée par un civil ainsi qu’un premier ministre civil. Si la première exigence est déjà satisfaite à l’issu des concertations, la seconde est moins sûre d’autant plus que la CEDEAO n’avait pas parlé de Vice-président. Si le futur président de la transition désigne un premier ministre civil, la CEDEAO trouvera son compte. Dans la cas contraire la CEDEAO lèvera-t-elle les sanctions ? ou les maintiendra-t-elle et être discréditée aux yeux de la population malienne ?