Mali-Russie : résurrection d’une ancienne collaboration ?

Au lendemain des indépendances, la république du Mali sous l’égide de Modibo Kéita, le premier président du pays, se tourne vers l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques. Cette collaboration sera très forte jusqu’à la chute de l’URSS en 1991.
La Russie de Poutine veut -elle une résurrection de cette ancienne union ? les récents évènements n’en laissent aucun doute.
La coopération militaire.
Implantée en Centrafrique, la Russie a des ambitions d’avancer ses pions en Afrique Sub-Saharienne. En juin 2019, la Russie et le Mali signait un accord de défense et coopération militaire. Cet accord prévoyait l’équipement des Forces Armées Maliennes par des équipements moscovites et la formation des militaires maliens en Russie. Cette coopération a de nouveau renforcé les liens entre les deux pays
Les profils des Putschistes.
Nombreux sont les grosses têtes du CNSP qui sont passés par la Russie. Assimi Goita le président du Comité National pour le Salut du Peuple, instance qui a remplacé le régime du président Ibrahim Boubacar Kéita, revenait fraichement d’une formation en Russie.
Sadio Camara revenait aussi d’une formation d’un an au Collège Supérieur de Moscou. Le colonel Malik Diaw, le Vice-Président du CNSP, était revenu de la Russie pour un séjour court et devrait repartir en Septembre.
Le nouveau président de la transition malienne a suivi plusieurs stages en Russie, alors URSS en son temps.
Le sentiment anti-français et l’appel aux Russes
Le 21 Août 2020, soit trois jours après le putsch, une manifestation géante pour appeler la Russie à aider le Mali, a été organisée à Bamako, la capitale malienne. Bien avant le putsch, le 10 janvier 2020, plusieurs maliens ont organisé une manifestation anti-française demandant le départ de la Force Barkhane. Au cours de cette manifestation, le drapeau français a été brulé. Un mouvement regroupant des jeunes maliens dénommé « France Dégage » a été créé à cet effet.
Dans une conférence de presse le 19 Septembre dernier ce mouvement a appelé à une nouvelle manifestation contre la présence militaire française au Mali. Pendant ce temps la Russie renforce sa coopération militaire signée le 21 Juin 2019.
La diplomatie.
Sur le plan diplomatique, après le départ de Ibrahim Boubacar Kéita, l’ambassadeur Russe au Mali, Igor Gromyko, fut le premier diplomate étranger à être reçu par la jointe militaire bien avant les autres.
Tandis que la CEDEAO imposait des sanctions contre la junte militaire, les USA coupaient leur coupait l’aide militaire et que la Francophonie le suspendait de toutes ses instances, les dirigeants du pays des Tsars sont restés par contre silencieux et entretenant des bonnes relations avec la junte.
Le choix du président de la transition, Bah N’Daw, qui, dans sa connaissance linguistique figure le russe n’est pas un hasard. La Russie pourrait menacer la présence Française au Mali au regard de la faiblesse de Barkhane à éradiquer le terrorisme et le statut flou de Kidal.