Mali / ’’On ne délivrera pas de chèque en blanc à personne pour la gestion de ce pays ça, c’est fini ’’ : Imam Mahmoud DICKO.

Le silence et les tâtonnements de la junte militaire au pouvoir depuis le départ de IBK ont poussé l’Imam Dicko, principal leader du mouvement de contestation M5-RFP à agir par une mise en garde contre un éventuel détournement du pouvoir.
A l’issue du sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation au Mali le 28 août, il a été décidé du maintien des sanctions et l’exigence d’une transition civile avec pendant une durée qui n’excède pas une année. Depuis les discussions avec les émissaires de la CEDEAO, la position de la junte qui a poussé IBK à la démission est assez floue. Sont-ils prêts à remettre le pouvoir à un civil ? Quelle sera la durée de la transition ? Personne n’en sait jusqu’à présent.
C’est dans cette foulée de confusions et que l’autorité morale du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), a tenu à mettre en garde , le vendredi 28 août, les militaires qui ont renversé le régime IBK. Tout en les demandant de tenir la promesse du changement, l’ancien président du Haut conseil islamique refuse de leur donner « carte blanche ». . « j’ai demandé à tout le monde de se réunir autour du Mali. Je le demande toujours, mais cela ne veut pas dire que les militaires ont carte blanche », a déclaré l’imam de Badalabougou devant des centaines de personnes réunies au palais de la culture pour des cérémonies de sacrifice des 23 personnes tuées lors des évènements des 10,11 et 12 juillet dernier. L’Imam Dicko a été claire sur la situation « On ne délivrera pas de chèque en blanc à personne pour la gestion de ce pays ça, c’est fini», a-t-il insisté. Mahmoud Dicko ajoute ‘’qu’ils doivent être des solutions et non être des problèmes encore’’.
Après ces mises en garde, les militaires ont programmé très rapidement une rencontre avec les forces vives le samedi 29 août 2020 qui a été finalement reportée pour des raisons organisationnelles selon un communiqué du CNSP. Dans la nuit du 29, après une rencontre avec la junte militaire, l’imam Dicko a indiqué sur sa page officielle Facebook que le CNSP a reconnu avoir fait une erreur.
Par Augustin Sankara