Mali/ Le M5-RFP est-il d’accord avec les décisions de la CEDEAO ?

Les mesures prises par les chefs d’Etat de la CEDEAO lors du sommet extraordinaire tenu lundi 27 juillet 2020 par visioconférence ne semblent pas rencontrer une opposition farouche du côté du M5-RFP même si elles suscitent quelques réserves.
La communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) est entrain de faire la preuve de sa crédibilité à travers la résolution de la crise post-électorale au Mali.
Après une première mission conduite par SEM Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria et une seconde mission constituée de 5 chefs d’Etat, c’est un sommet extraordinaire qui a été organisé. Quelques heures après la fin de ce sommet le M5-RFP, principal mouvement de contestation a rassemblé ses membres en vu d’examiner les décisions qui ont été prises au sommet. Au sortir de cette rencontre de circonstances, le Dr. Choguel Kokala Maïga a expliqué que Le M5-RFP n’est pas satisfait des décisions prises par les chefs d’Etats.
« Nous ne sommes pas satisfaits des décisions prises par la CEDEAO. Cette solution va en l’encontre de nos préoccupations ainsi qu’aux Maliens. Même si ces décisions ne répondent pas aux préoccupations de la majorité des Maliens nous les remercions de leur engagement. Les Chefs d’Etat ont résumé les problèmes du Mali à un problème post-électoral et de gouvernement. Les problèmes du Mali ne s’arrêtent pas seulement aux questions post-électorales et au gouvernement » a-t-il affirmé.
Cette affirmation, si elle exprime une un insatisfaction partielle, laisse entrevoir des éventuelles pistes de sortie de crise. L’on se rappelle encore qu’après la rencontre avec les cinq chefs d’Etat , l’imam Dicko le leader religieux le plus influents du M5-RFP avait affirmé que « rien n’a encore bougé ».
Cette nouvelle réaction du mouvement est d’autant plus encourageant puisque le lundi soir même, à quelques heures après la fin de la conférence, les 6 ministres ont été nommé conformément à la recommandation de la CEDEAO. Et le premier ministre boubou Cissé s’est rendu chez l’imam Dicko le mardi 28 juillet dans la soirée pour des échanges, certainement à propos de la formation du gouvernement d’union nationale. Au vu de ces circonstances on pourrait dire aujourd’hui que les choses ont au moins commencé à bouger.
Par Augustin Sankara