Le CICR serait-il le cheval de Troie des groupes terroristes ?

Le Burkina Faso doit vivre au quotidien avec la menace terroriste depuis janvier 2016.
Malgré les efforts démenés du Gouvernement mais des membres FDS (Forces de Défense et Sécurité) et le soutien des pays internationaux, la menace continue de se répandre comme une trainée de poudre sans pouvoir l’arrêter.
Cette triste réalité a poussé plus de 800 000 Burkinabè à quitter leur habitat en 2020 dans l’espoir de survivre un peu plus longtemps.
Valeurs Actuelles, dans son article publié en début de journée, a mentionné un chiffre troublant concernant le nombre de déplacés qui serait 7 fois supérieur à l’année précédente.
Stratégie des groupes terroristes
“Entreprendre des attaques ciblées contre des personnes “ressources” au sein des populations afin d’entraver les liens intercommunautaires solides qui fonde le traditionnel vivre-ensemble Burkinabè. ” C’est sur ces termes que Valeurs Actuelles explique la stratégie, au demeurant, très simple, des terroristes.
Cette démarche a pour but, de générer un conflit intercommunautaire. Nous avons en tête de nombreux exemples, pouvant illustrer leur façon de procéder. Souvenez-vous, en janvier 2019, plusieurs membres de la communauté peule avaient été tués, par cette stratégie robotique, à Yirgou.
C’est d’ailleurs après cet épisode malheureux que l’ONG CISC (Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés” a vu le jour. Constitué en quasi-totalité de membres de la communauté peule, il regroupe, des associations de défense des Droits de l’Homme avec sa tête, le Docteur Diallo Daouda, qui, sans hésiter, dénonce les “exactions commises contre cette communauté”.
Conséquences réelles des attaques
Le flux significatifs des déplacés ainsi que le bilan des morts qui ne cesse de gonfler, sans oublier les importantes pertes de biens chez les populations des zones affectées sont autant de conséquences générées par ces attaques.
Les terroristes, arrivent sans mal, à rendre ces populations ciblées vulnérables et sujettes à des besoins d’assistance immédiat.
A ce titre, il convient de mettre en avant l’intervention d’ONG telles que le Comité International de la Croix Rouge (CICR) pour sa précieuse aide humanitaire (aidée des Médecins Sans Frontières).
L’année dernière, les membres du CICR auraient assisté près de 71 700 personnes dans les régions du Nord et du Sahel et auraient favorisé un accès à l’eau potable plus abordable pour plus de 10 000 déplacés.
Cependant, des questions sont survenus sur la toile concernant de probable alliances entre ces ONG et les groupes armés terroristes (GAT).
Et si les terroristes avaient utilisé les ONG comme un cheval de Troie ?
Le CICR est présent au Burkina Faso depuis 14 ans déjà. En étroite collaboration avec la Croix-Rouge du pays, il œuvre surtout dans les zones hostiles, en proie à la violence et à l’insécurité, comme les régions du Nord, de l’Est et bien entendu du Sahel.
A rappeler que ces zones sont pénétrables à une condition : la collaboration obligatoire avec les GAT pour ne pas être pris pour cibles par ces derniers.
En acceptant cette idée, on ne peut que voir se dessiner les opportunités nombreuses concernant les moyens d’infiltration de ces groupes malveillants.
Tout convoi humanitaire devient alors une stratégie de services de renseignement pour les terroristes.
Cependant, le CICR, de manière générale, arrive à mener à bien ses opérations sans trop d’entraves de la part des groupes djihadistes.
Comment le CICR parvient-il à opérer dans des zones où agit les GAT ?
C’est la question qu’a posé Valeurs Actuelles sur son papier. La réponse réside dans les dires du cadre du CISC, Diallo Hamidou alias Mahamoudou alis Abdallah.
S’appuyant sur ses sources fiables, le journal en ligne, affirme que ce dernier aurait engagé une sorte de compromis avec les terroristes des régions dans lesquelles il exerce. Il est expliqué qu’une relation de confiance est entretenue entre Diallo Hamidou et le chef de la faction terroriste à l’Est, Dicko Hamadoum alias Suuka, alias Poullotou. Valeurs Actuelles affirme que “ce cadre du GSIM avait formellement été identifié comme étant l’auteur de l’attaque sanglante contre un convoi humanitaire de vivres, le 30 mai 2020, sur l’axe Foubé-Barsalgho, laquelle avait coûté la vie à cinq civils, un superviseur du CICR et à plusieurs éléments des FDS”.
A cela s’ajoute que “Diallo Hamidou est également proche de Kande Abdoulaye, cadre du CICR au Burkina Faso. Ce dernier aurait lui-même laissé entendre avoir rencontré Boly Saïdou et son frère Boly Amadou (combattants terroristes de la zone de Kompienga) afin de négocier le déploiement du CICR et de MSF dans la zone Est. Par ailleurs, Hamidou aurait coordonné une rencontre avec les terroristes dans la zone de Djibo, le 4 juin 2020, et ce afin d’établir un pacte préservant les activités du CICR dans la zone alors sous blocus djihadistes”.
Le journal affirme que sous couverture du CICR, ce dernier se rendrait dans les localités abritant les combattants djihadistes sans escorte et sans crainte de se voir retirer son beau véhicule, prisé par les groupes terroristes. Diallo Hamidou, aurait, selon des sources précises, et fiables, fourni des vivres aux terroristes à l’origine de ces déplacements de populations massifs.
Cette promiscuité constatée sur place pourrait ainsi jeter un grave discrédit sur les activités du CICR dans le pays et en salir sa réputation.
Une enquête DOIT être ouverte sur les activités des individus en charge de ses activités au Burkina Faso.
Nous conclurons comme Valeurs Actuelles, en disant que “la lutte contre l’impunité, la juste dénonciation des exactions et la critique à formuler contre ce qui pourrait s’apparenter à des associations et proximités contre nature, deviennent des armes dans la guerre que nous menons tous contre le terrorisme au Sahel”.
Par Renée Traoré