L’Afrique face au Covid-19 : la peur du scénario indien

La présidence de l’Union africaine réunira les ministres de la santé samedi 8 mai afin de sonner l’alerte. Il s’agit d’appeler à la mobilisation pour mettre le continent à l’abri d’un scénario à l’indienne. « Nous regardons avec stupéfaction ce qui est en train de se passer en Inde. Cela peut arriver n’importe où. Nous devons nous préparer et surtout ne pas baisser la garde », a averti jeudi 29 avril le docteur John Nkengasong, directeur du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (Africa CDC).
La rapidité avec laquelle, en quelques semaines, le gouvernement indien a perdu le contrôle de la situation sanitaire justifie, selon lui, de redoubler de précaution en interdisant toutes les grands rassemblements y compris politiques ou religieux. « Nous n’avons pas assez de personnel de santé, pas assez d’oxygène. Nous devons être très, très préparés », a-t-il martelé alors que l’abandon des gestes barrières et du port du masque est observé dans la plupart des pays.
Les difficultés indiennes ont par ailleurs des répercussions importantes sur les campagnes de vaccination puisque le Serum Institute of India, qui fabrique les vaccins AstraZeneca pour l’initiative de solidarité internationale Covax, a cessé d’exporter depuis plusieurs semaines afin de répondre à la demande domestique. Or, presque tous les pays africains comptent sur Covax pour commencer à immuniser leur population. Avec les autres vaccins – Sinopharm, Spoutnik V et Johnson & Johnson – 17 millions de doses seulement ont jusqu’à présent été administrées en Afrique, dont 8,9 millions au Maroc.
Le Kenya a décidé de fermer ses frontières aériennes avec l’Inde à partir du 1er mai.