Justice : le verdict en appel de Arnaud Ouédraogo en délibéré pour bientôt

En juin dernier, Arnaud Azaël Ouédraogo publiait sur les réseaux sociaux un post qui appelait les uns et les autres à s’attaquer aux communautés peuhles du Burkina, parce que persuadé que ce sont des complices et/ou des terroristes.
Il a ensuite été interpellé par la gendarmerie pour des faits d’incitation à la haine et à la violence, puis, a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) le 02 juin dernier.
Le 22 juin, il était entendu par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, (TGI) en matière pénale, puis, a été reconnu coupable et condamné à une peine de prison de 18 mois ferme.
Il se trouve cependant que celui-ci a fait appel, et ce 18 septembre 2020, la Cour d’appel a enrôlé le dossier pour examiner son cas.
C’est un condamné tout désolé qui s’expliquait à la barre pour ses actes qui ne sont pas du tout honorables. Il explique que c’est par leur groupe Whathsap que le partage de cette incitation à la haine est parvenue, mais il n’a pas mesuré la portée de son acte. Il commence d’abord par demander pardon à la nation entière, puis, à la communauté peuhle, car il trouve que cette insolence est purement et simplement inhumaine, sinon honteux. Il n’avait même pas de mot pour qualifier son post, tellement il ne s’y retrouvait pas en explication devant le tribunal.
Un jeune homme de 26 ans, étudiant de surcroît dans une université privée de la place, qui, au lieu de donner un bon exemple de cohabitation, se permet de faire des choses du genre, en tout cas, le président du tribunal près la Cour d’appel ne l’a pas loupé. Car il lui dit que lui-même est peul, et c’est triste de voir des posts de ce genre qui appellent à la haine contre une autre ethnie du Burkina.
Mais il comprend cependant que celui-ci était passionné dans ses actes, mais oublie que même si réseaux sociaux il y a, il va falloir faire attention à tout ce qui est publié, car tout le monde est surveillé et passible de poursuites judiciaires.
Le père de Arnaud Ouédraogo, militaire à la retraite, explique qu’il était étonné que la gendarmerie l’appelle pour des choses du genre concernant son fils, qui, pourtant, est très exemplaire. Il informe que dans leur quartier, rares de gens le connaissent, car très discret. Il en tombe donc des nues, et est déboussolé.
Bref, Arnaud demande la clémence du tribunal et souhaite que cette peine de 18 mois de prison ferme soit commuée à une peine avec sursis, afin qu’il puisse continuer ses études. Me Roger Yamba, qui défend son client, n’a pas manqué de rabrouer celui-ci pour ses actes, car très dangereux, et voilà donc que celui-ci se retrouve à les regretter.
Le procureur général est aussi allé dans ce sens, et a requis une peine de prison de 06 mois ferme contre l’indélicat. Le délibéré est fixé pour le 09 octobre prochain…