Elections présidentielles/Sécurité : quels sont les risques liés à la négociation avec les terroristes ?

Les élections couplées du 22 Novembre prochain est l’actualité qui occupe le pays des hommes intègres. L’épine dorsale du régime MPP durant son règne de cinq (05) ans est la généralisation de la violence liée à la sécurité. Toutes les extrémités du pays sont chaudes. Même la capitale du pays, Ouagadougou, a été attaquée dès les premières heures.
De façon intermittente, tous les candidats unis dans l’opposition s’intéressent à la question de la sécurité de même que le président sortant, Rock Marc Christian Kaboré. Tous ont l’ambition de résoudre le problème de sécurité mais avec des approches différentes.
Si Eddie Komboigo, le candidat du CDP et Zéphérin Diabré, celui de l’UPC, entendent négocier avec les terroristes pour avoir la paix ce n’est la même direction qu’emprunte le locataire de Kosyam. Pour ce dernier il faut renforcer la capacité des FDS et VDP pour mieux lutter contre le terrorisme. Le fils de Boussouma, Kadré Désiré Ouédraogo, estime qu’il est possible de négocier à condition que ce qu’ils demandent soit des points négociables.
Mais quelles sont les risques liés à la négociation avec les terroristes ?
Selon un haut gradé de l’armée Burkinabé, « les groupes terroristes ne respectent jamais leur parole. Donnez votre main et ils réclameront votre bras. L’exemple malien est parlant ». En effet, le 25 mars 2020, au cours d’une campagne Soumaïla Cissé a été enlevé dans le centre du Mali par des combattants terroristes du Groupe pour le Soutien à l’Islam et aux Musulmans.
Pour libérer Soumaïla Cissé avec 03 autres otages dont une française et deux italiens, 206 terroristes ont libérés. Au début ni les autorités maliennes ni celles françaises n’ont parlé de rançon. Mais l’arrestation d’un terroriste récemment libéré le 27 Octobre par la sécurité algérienne a fait des révélations troublantes.
Mustapha Derrar, l’intéressé, a fait cas d’une rançon de 30 millions d’Euro. Après cette négociation la pression des terroristes sur les autorités de la transition malienne s’est presque doublée. Non seulement les postes des Forces Armées sont attaqués mais aussi celles sur les civils se sont quasiment triplées. Ils vont jusqu’à imposer un blocus sur Farabougou.
Comme l’a démontré l’exemple malien, la négociation avec les terroristes est un pari risqué, un volcan endormant qui peut réveiller du jour au lendemain.
Selon un soldat Burkinabé « présentement l’armée a pris le dessus sur les groupes terroristes. On peut les contraindre à la table de la négociation et ça sera à nous d’imposer les conditions pour que beaucoup garde la vie ». Mais pour un observateur des mouvements terroristes qui a souhaité garder l’anonymat « il y a plusieurs groupes terroristes qui opèrent au Burkina Faso. Avec quel groupe va-t-on négocier d’autant plus que ces deux groupes sont des rivaux ? Opter pour la négociation c’est du suicide glacial ».
Burkinfo24