Eddie Komboïgo en interview avec France24

Dans un entretien accordé à France24, Eddie Komboïgo, candidat à la présidentielle du 22 novembre 2020 au Burkina Faso, a accusé le Président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, de n’avoir pas agi comme il le fallait. La conséquence, selon lui, est que les terroristes ont pu entrer dans le pays. De ce fait, Eddie Komboïgo appelle à “aller vers une diplomatie intelligente”. Il nie par ailleurs être le candidat de l’ancien Président Blaise Compaoré et refuse d’être associé à ses 27 ans au pouvoir. Cependant, il souhaite son retour au Burkina Faso le plus rapidement possible.
C’est dans cette interview, que le président du CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès), qui se trouve être l’ancien parti de Blaise Compaoré, affirme qu’il se sent capable de remporter les élections du 22 novembre.
Refutant le fait qu’il est le candidat de ce dernier, il affirme au contraire que c’est Chef d’Etat actuel, Roch Marc Kaboré, qui incarne la continuité des 27 années au pouvoir de Blaise Compaoré. “Je suis un militant de base qui fait sa trajectoire normale et qui a simplement été député en 2012.
Par ailleurs, Eddie Komboïgo accuse Roch Marc Kaboré d’avoir “laissé entrer les groupes djihadistes dans le pays” et d’être “responsible de la détérioration sécuritaire.” Il note un manque d’anticipation de ce dernier face à cette menace qui pèse au quotidien, a “plongé le pays dans les Enfers”. “Constatez encore, il (Roch Marc Kaboré), les appellent toujours les terroristes de HANI, Hommes armés non identifiés. Pendant cinq ans, vous gouvernez un pays et vous ne savez même pas qui ils sont et qui vous attaque”.
Plusieurs fois, durant l’interview, Eddie Komboïgo insiste sur le fait qu’il faut négocier de façon intelligente avec les terroristes. Et c’est en comprenant dans un premier temps qui ils sont, et ce qu’ils veulent, que “nous pouvons aller autour d’une table de négociation, d’échanges, pour trouver une solution pacifique.”
Sur l’économie, Eddie Komboïgo insiste sur le fait qu’ “un tier du budget qui aurait pu être utilisé autrement. Ce budget aurait pu financer des emplois et des infrastructures pour le bien être des populations”. Il termine ce point en disant qu’un pays dit pauvre ne peut pas consacrer plus du tier de son budget dans la guerre. Sans vraiment donner d’argument ou des réponses, le candidat du CDP continue de taper sur le Président qui “accuse Blaise Compaoré de négocier avec les terroristes en laissant entendre qu’il bénificiait peut être du commerce des otages”. Tout de suite après, il se protège en disant qu’à l’époque où Blaise Compaoré était Président, lui, n’était pas dans le gouvernement de Blaise.
“Je suis Eddie Komboïgo, Président du CDP, et nous pensons que la diplomatie devrait plus se jouer. Nulle par dans le monde, le terroriste n’a été vaincu par les armes, même certains pays développé utilisent la diplomatie, Il y a quelques semaines, des otages ont été libérés au Mali, ce n’est pas par la force des armes. Est-ce pour autant qu’il y a eu marchandage ou financier ou quoique ce soit. Lorsque deux personnes s’agressent, on recherche une voix pacifique, diplomatiques.”
Enfin, Eddie Komboïgo appelle au retour au pays de Blaise Compaoré, affirmant tout de même que l’ancien chef d’Etat devra, s’il rentre, répondre de ses actes, devant une justice “transitionnelle”.