Démission de Nathanaël OUEDRAOGO et deux autres cadres de l’UPC : les vraies raisons

Le samedi 10 octobre 2020, trois cadres de l’Union pour le Progrès et le Changement ( UPC ) dont le vice président, ont remis leurs lettres de démission au Président Zépherin DIABRE. Nous avons recherché les vraies raisons de ces démissions à travers une confrontation des points de vues des deux camps.
Convenance personnelle, gestion chaotiques, mauvaise gestion ; ce sont entre autres les raisons avancées par les démissionnaires. Mais les véritables raisons sont ailleurs autres. Nous les avons découvert à travers une confrontation des réponses donner par les différentes parties. D’un côté le président Zépherin DIABRE et de l’autre l’ancien vice-président Nathanaël OUÉDRAOGO. Si les raisons avancées par ce dernier n’engagent et ne concernent que lui-même, elles pourraient tout de même permettre de justifier les autres démissionnaires dont les points de vu n’ont pu être obtenus.
Le jour même de la démission, le président du parti Mr Zépherin DIABRE répondant aux questions de notre confrère de Burkina 24, a donné l’impression de ne pas savoir d’où vient réellement les motifs de ces démissions. Il affirme néanmoins que « dans le contexte des élections des candidats pour la députation, il est clair que des découragements et des frustrations peuvent advenir puisque ce sont des moments où chacun espère quelque chose et peut-être qu’il n’a pas ». Chose qu’il considère d’ailleurs comme naturelle ou normal puisque ‘’ Ça ne touche pas que l’UPC, ça touche d’autres partis’’ et Zéph est même surpris que les hommes de médias en parle peu.
De son côté, Nathanaël Ouedraogo, répondant aux questions de Ismaël OUEDRAOGO dans l’émission ‘’le grand déballage’’ ne nie pas totalement cette raison, mais ne la considère pas comme la principale. « Il ya une goute d’eau qui a fait déborder la vase, mais la vase était déjà pleine » affirme t-il. Plus claire, il ajoute « Nathanaël est parti parce que la dernière goute qui est venue déborder la vase ce sont ces listes qui ont été faites de manière la moins démocratique possible ». Ainsi, si la question de la liste des candidats aux législatives n’est pas la principale, elle n’est pas non plus à négliger dans le contexte car le moins qu’on puisse dire c’est que c’est la cause directe de la démission de Nathanaël Ouédraogo et peut être pour les autres aussi.
Ou se situe donc le problème si tous les deux camps reconnaissent cette question comme la raison directe ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Pour répondre à ces questions, nous continuons encore plus loin. Prétendant ne pas savoir la cause des démissions, le président du parti du lion s’est demandé s’il y a un lien de cause à effet entre le choix des candidats et les démissions’. Ce que Zépherin DIABRE sait au moins, est « qu’il y a eu récemment au Kadiogo, des primaires démocratiques pour choisir les candidats de la liste du Kadiogo ».
Pourtant Nathanaël, quant à lui, affirme « qu’il n y jamais eu de primaire » qui lui aurait opposé au maire de Komsilga. Voilà donc le point de contradiction. Pour continuer encore notre analyse , une comparaison pourrait être faite entre les explications données par les deux camps. A en croire Nathanaël le minimum de démocratie a été piétiné le jour du choix des candidats du Kadiogo. « Il n’y a pas eu d’entente entre moi et le maire de Komsilga. Nous devrions aller à des élections ; a des votes sur place, on avait des enveloppes contenant des bulletins de couleur ou chacun devait avoir une couleur et les militants allaient faire leurs choix et ensuite on procède au dépouillement.
On nous a fait savoir que non, qu’il fallait que ce soit par alignement derrière les candidats. J’ai fait comprendre au président que dans le monde entier, toutes les démocraties c’est a bulletin secret, il a refusé » telle est la justification donnée par le co-fondateur et ancien vice président de l’UPC. Zépherin DIABRE à son niveau prend à témoin l’opinion publique et les médias qui ont annoncé même les résultats avant qu’ils ne soient rendu public. Il affirme « Il fut un temps où les présidents de parti et le bureau politique, d’une certaine manière, désignaient les gens.
Mais les partis aussi évoluent avec leurs règles internes et surtout les jeunes aujourd’hui, ils poussent fort pour imposer que la démocratie prévale et c’est ce qui s’est passé dans certains endroits ». Un autre membre du bureau politique nationale a témoigné que Mr Zépherin DIABRE est victime du fait de sa volonté de vouloir faire la démocratie dans son parti en laissant les militants à la base choisir librement leurs représentants.
Au regard des dires de chacun on peut conclure que la vraie raison des démissions à l’UPC, notamment celle de Nathanaël OUEDRAOGO, se trouve dans la modalité de désignation des candidats sur les listes pour les élections législatives. Démocratique ou pas, chacun a sa raison que l’autre ne partage pas. Dans tous les cas, ce ‘’divorce politique’’ à quelques mois des élections n’arrange ni l’une ni l’autre des parties prenantes.