Candidature à la présidence de la FBF : Laurent Blaise Kaboré explique son jet d’éponge

Dans une déclaration dont nous avons eu copie, le candidat à la candidature de la présidence du comité exécutif de la Fédération burkinabè de football (FBF), Laurent Blaise Kaboré explique pourquoi il a refusé de déposer son dossier de candidature auprès de la commission électorale. Par ailleurs, le premier vice-président de la FBF fustige le comportement partial et partisan du président Sangaré.
Mesdames, messieurs les dirigeants de Clubs, des Districts et des Ligues de football ;
Mesdames messieurs les supporteurs du football burkinabè ;
Mesdames messieurs les journalistes ;
Passionnés du football.
C’est avec grande préoccupation et après moult consultations et échanges avec les personnes honorables qui m’ont entouré durant ces dernières semaines, que j’ai pris la décision solennelle de ne pas déposer mon dossier de candidature pour la course à la Présidence de la FBF.
Avant tout propos, je voudrais exprimer toute ma gratitude à toutes les personnes qui ont cru en moi en m’accordant leur confiance et leur soutien pour la réalisation de mon projet de gestion de la faitière du Faso foot.
La décision que je viens vous annoncer, fruit d’une réflexion qui, dès la manifestation des agissements louvoyants de certains acteurs, m’est apparu comme une alternative bien que je ne voulais pas l’envisager parce que croyant en l’humain. Cette décision n’est donc pas une option sur le tard. Elle trouve sa justification essentielle dans la conviction qui m’anime et selon laquelle, le sport est fait pour unir et non pour diviser. Or, les évènements dans le milieu du football burkinabè de ces derniers mois, m’ont convaincu de l’impasse dans laquelle les acteurs de ce sport se dirigent inéluctablement. Sans vouloir revenir sur les détails des manœuvres destructrices de notre sport-roi, (ce que nous avons développé à profusion lors de nos différentes interventions publiques), je suis navré de constater que les agissements de certains acteurs du football national sont de nature à travestir, au point de les détruire, les valeurs fondamentales du sport en général et du football en particulier.
En effet, les évènements récents dans la conduite du processus électoral montrent, de toute évidence, que la compétition pour la présidence de la FBF est achevée avant même d’avoir pu se tenir. J’en veux pour preuves les faits suivants :
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La prise de position indue du Président de la Fédération burkinabè de Football en faveur d’un candidat qui s’est déclaré sur son instigation ;
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La convocation partielle du corps électoral pour signer une pétition en faveur de monsieur Bancé Lazare le 26 juin 2020 à Koudougou avec utilisation illégal du Logo de la FBF (Cf. L’Observateur Paalga, N°10132 du vendredi 3 au dimanche 5 juillet 2020, p.13.);
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L’apparition subite de divers groupes de pression à travers des associations qui au lieu de rassembler les vrais acteurs du football, jouent plutôt un rôle de division par des prises de positions ;
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La publication sur les réseaux sociaux d’enregistrements privés pour divertir l’électorat, exposer et humilier certaines personnalités ;
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La diffusion de vidéos peu honorables mettant à nu les divergences comportementales dans notre sport roi ;
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Etc.
Ces agissements de la part de certains acteurs faussent le jeu démocratique, la libre et équitable compétition qui doit caractériser la désignation des responsables fédéraux. Ils mettent en péril la cohésion et l’union des acteurs de notre football. Ils constituent un préalable inadmissible dans l’histoire fédérale par lequel, un président du comité sortant désignerait son successeur.
Tout amateur de football doit dénoncer et bannir de pareils agissements qui n’ont pas droit de cité dans le monde du football. Dans cette logique, je ne saurais, en toute inconséquence, forcer la voie pour présenter ma candidature à la candidature.
Mesdames, messieurs,
Ma conviction est faite que notre génération de dirigeants doit continuer et consolider l’œuvre de construction du football burkinabè accomplie par nos devanciers.
Ces acteurs dont l’engagement à toute épreuve à construire le football national, aura permis, en dépit des divergences qui caractérisaient les perceptions quant à la façon de conduire et de diriger le football de notre pays, d’édifier ce sport sur les valeurs d’honnêteté, de transparence, de loyauté, de consensus, de respect de la parole donnée et surtout de respect des règles du sport, de Fair-Play et d’esprit d’équipe. Tant et si bien que lorsque des crises comme celles de 2002 et de 2008, survenaient, ces dirigeants, forts de ces valeurs et principes, ont toujours su trouver les solutions les plus consensuelles pour sauver notre football. Malheureusement, je ne peux pas dire que nous sommes dans cette dynamique de nos jours.
Mesdames, messieurs,
Mon éducation sportive, ne m’autorise pas à rechercher un poste de responsabilité pour juste être à un poste de responsabilité. Un poste de responsabilité, qui plus est, celui du football burkinabè, est fait pour construire et non pour détruire. Il n’est pas concevable de construire le football seul, encore moins dans la division et les dissensions entre les acteurs du football.
Mesdames, messieurs,
Je continuerai le combat pour un processus électoral honnête, sincère, légal et conforme aux exigences du football burkinabè et mondial. Je continuerai également de me battre afin que le football burkinabè soit dirigé par des gens qui le servent et non qui s’en servent pour leurs intérêts personnels.
Vive le Faso Foot.
Je vous remercie.
Ouagadougou, le 27 juillet 2020