Burkina Faso : le Syndicat National des Agents des Finances sonne l’alarme

Les conseillers du Syndicat National des Agents des Finances(SYNAFI) se sont retrouvés ce 07 septembre 2020 pour la tenue du conseil syndical. Selon le secrétaire général monsieur Mohamed SAVADOGO, l’article 21 des statuts stipule que « le conseil syndical doit se tenir entre deux congrès afin de faire le bilan des activités menées depuis le dernier congrès et se projeter en ligne avec son courant syndicalisme révolutionnaire de lutte de classe ».
En effet, la situation sur le plan régional est caractérisée par la persistance des guerres de rapine des puissances impérialistes sous le couvert du terrorisme endeuillant les pauvres populations laissées à elles-mêmes par leurs dirigeants qui au lieu de travailler en synergie pour la sécurisation de la sous-région, préfèrent s’organiser en cartel (CEDEAO) pour défendre leurs intérêts égoïstes et immoraux.
Pour le SYNAFI, le cas récent du Mali qui a connu un coup d’Etat avec le départ du pouvoir de l’ex-président Ibrahim Boubacar KEITA est interpellateur.<< Les pays comme la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry sont hantés par le spectre d’une guerre civile du fait de la volonté des dirigeants de briguer un troisième mandat>> dixit secrétaire général de la SYNAFI. Au regard de ce lendemain incertain, la SYNAFI appelle à la vigilance des peuples frères de Côte d’Ivoire et de Guinée Conakry afin de ne pas se laisser conduire dans le précipice par des politiciens qui n’ont d’œil que pour leurs intérêts égoïstes.
Au plan national, la situation est marquée par une aggravation au triple plan sécuritaire, sanitaire et social.
Sur le plan sécuritaire, le tableau est sombre et les populations sont laissées à elles-mêmes dans plusieurs localités avec un bilan macabre de centaines de victimes militaires comme civiles et plus d’un million de personnes déplacées internes (PDI), la fermeture de centaines d’écoles et de centres de santé, etc.
Malgré ce bilan macabre, nous observons une insouciance totale de la classe politique, opposition comme majorité, qui ne pense qu’aux élections de novembre 2020.
Sur le plan sanitaire, la pandémie de la maladie à coronavirus a montré les limites de notre système de santé. <<Cette pandémie était par ailleurs du pain béni pour le pouvoir MPP et alliés qui en a profité pour exécuter des dépenses exorbitantes aux allures de détournement dont les locations des chambres d’hôtels estimées à 65 000 francs CFA par malade et par jour, le plan de riposte au titre de l’éducation exécuté à plus de 6 milliards de francs CFA >> souligne le secrétaire général monsieur Mohamed SAVADOGO.
Cela a d’ailleurs été qualifié à raison par le duo Almamy KJ (Artiste reggae très engagé) et Naïm TOURE (Activiste renommé) de « Covid business ».
Sur le plan social, les libertés démocratiques et syndicales sont foulées au pied. Pour le SYNAFI, le pouvoir MPP et alliés n’hésitent pas à verser dans le mensonge, la délation, le dilatoire et même à recourir à des « mercenaires activistes » .
La dernière trouvaille de ce pouvoir selon la SYNAFI est de s’attaquer frontalement à la personne de leur camarade Bassolma BAZIE en le traduisant de manière maladroite et inintelligente à comparaitre devant un soi-disant conseil de discipline pour des raisons autant fallacieuses que dénuées de sens.
En tout état de cause, <<ce simulacre de conseil de discipline ne pourra en aucun cas détourner l’attention des masses populaires sur l’affaire des 6 milliards (révélée par le journal LE REPORTER) qui crée la panique et donne des sueurs froides au Ministre OUARO>> souligne Mohamed SAVADOGO.
Depuis le déclenchement de la lutte de la coalition d’une cinquantaine d’organisations syndicales pour la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités, la CS-MEF en général et le SYNAFI en particulier n’a jamais marchandé sa participation.
Sur le plan professionnel, les agents des structures du MINEFID autres que les régies sont durement éprouvés par les pratiques politiciennes. En effet, les postes dévolus au corps des financiers sont accaparés par les autres emplois au détriment de ceux formés spécialement à cet effet. C’est le cas des postes de DAF, de SAF, de DMP, de DGESS, en somme tout ce qui est en lien avec la gestion financière, la gestion des marchés publics, le pilotage de l’économie et l’aménagement du territoire.
Aussi, sur le plan social, les travailleurs sont frappés de pleins fouets par l’absence d’une mutuelle pour la prise en charge sanitaire et des autres préoccupations. Les conseillers du SYNAFI à l’issue des travaux ont adopté des motions et résolutions relatives à : la mobilisation et la détermination des travailleurs du MINEFID pour les futures luttes de la coalition en lutte pour la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités du privé, du parapublic et du public ; la lutte contre la fraude, la corruption et le pillage des ressources nationales.
La préparation active de la grève d’avertissement de la CS-MEF de 72 heures les 09, 10 et 11 septembre 2020 pour l’annulation sans condition et sans délai de la décision de révocation des trois travailleurs des impôts et l’abandon des autres mesures répressives contre les travailleurs du Ministère ; la souscription massive à la collecte de fonds lancée par la CS-MEF pour soutenir les camarades révoqués et faire face aux frais de la procédure judiciaire ; la création de la mutuelle des finances pour l’épanouissement des travailleurs ; le renforcement du courant du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classe pour un épanouissement des masses populaires.
Avant de clore ses propos, le secrétaire général de la SYNAFI Monsieur Mohamed SAVADOGO a félicité les conseillers pour le travail abattu qui a permis de prendre de fortes résolutions, des motions et de fortifier davantage la SYNAFI.
Par ILBOUDO Théodore