Boycott actif de l’élection en Côte d’Ivoire: L’opposition dévoile sa feuille de route

La campagne électorale a été officiellement ouverte ce jeudi 15 octobre 2020, cependant, les opposants se radicalisent contre Alassane Ouattara, en appelant à un « boycott actif » du processus électoral.
En Côte d’Ivoire, les opposants ont décidé de passer à la vitesse supérieure face au président Ouattara qui fait la sourde oreille à leur revendication. Hier jeudi, premier jour de la campagne, a été choisi par les opposants pour passer un nouveau message au président ivoirien candidat à sa propre succession. Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan ont décidé d’appeler leurs sympathisants au « boycott actif » du processus électoral.
« Nous invitons nos militants […] à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition, afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales afin de trouver des solutions acceptables à toutes les revendications » (de l’opposition), a lancé Pascal Affi N’Guessan du Front populaire ivoirien (FPI), qui s’exprimait aux côtés du patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Il a par la suite demandé aux militants de « s’abstenir de participer tant en ce qui concerne la distribution des cartes électorales qu’en ce qui concerne la campagne électorale », de « faire barrage au coup d’État électoral que le président Alassane Ouattara s’apprête à commettre », et d’« empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin ».
Concrètement, il s’agit de :
« 1 – empêcher le convoyage et la distribution de tout matériel électoral,
2 – empêcher l’affichage électoral,
3 – empêcher les meetings de campagne,
4 – empêcher la distribution et le retrait des cartes d’électeurs,
5 – manifester dans les formes et par tous moyens appropriés votre opposition au coup d’État électoral en cours », déclare une note signée de Gnépa Barthlémy, qui précise que d’autres instructions seront communiquées, en tant que de besoin.
Rappelons que la plateforme de l’opposition réclame depuis des mois : une réforme du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante, « inféodés » au pouvoir, selon elle. « La CEI [Commission électorale indépendante, NDLR] est à l’heure actuelle monocolore puisque l’opposition n’y siège pas [et] est caduque parce que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, par des arrêts, a indiqué clairement que cette CEI ne répond pas aux critères internationaux et qu’elle doit être réformée avant toute élection » a une nouvelle fois souligné Pascal Affi N’Guessan, qui a gardé la parole tout au long de la conférence de presse.
Dans tous les cas, les leaders de l’opposition estiment que le président Ouattara n’a pas le droit de se présenter à un troisième mandat et conteste le rejet des candidatures de poids lourds de la politique ivoirienne, notamment celles de l’ancien président Laurent Gbagbo et de l’ancien chef rebelle et ex-premier ministre Guillaume Soro.
KADY K S