ARATANE N’AKALLE: Après un conflit, il trace sa voix avec la musique

En 2012, des musiciens retrouvés dans des camps au Burkina Faso et en Mauritanie décident de s’unir pour
former un groupe. Ces jeunes tamasheks forment ainsi «ARATANE» avec
comme style de musique le blues. Ils décident d’unir leur force afin d’affirmer leur culture. Pendant cette période difficile du confinement, ce groupe a
effectué des spectacles pour réconforter la population avec cette crise sanitaire, le
CORONAVIRUS. Actuellement, ARATANE prépare actuellement la sortie de leur premier album.
Histoire particulière pour ce groupe tamashek. Après l’éclatement d’une crise politique au Mali en 2012, environ 160.000 maliens se sont réfugiés au
Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie dans des camps. C’est dans ces lieux que des
jeunes musiciens tamasheks font connaissance. Désœuvrés en ce moment, la musique est
devenue pour eux un refuge et une occupation. Au milieu de
cette crise humanitaire, le groupe a trouvé ainsi sa voie. Tous passionnés de la musique, ils décident de former un groupe dans une relation d’amitié. Ayant comme style le blues, ces jeunes veulent valoriser leur patrimoine culturel,
exprimer leur vécu. C’est ainsi qu’est née « ARATANE N’AKALLE »,
en français « Les enfants du pays».
Avec le CORONAVIRUS, ARATANE initie des spectacles sensibilisations
Dans le respect des mesures sanitaires, le groupe organise des spectacles pendant la période du confinement du
CORONAVIRUS. Ils ont eu lieu dans le but de transmettre des informations de
sensibilisations et surtout pour réconforter la population pendant cette période
difficile. Ces différents spectacles se sont passés dans le respect des mesures barrières. «On avaient tous des masques. On se nettoyait les mains chaque dix minutes. Au moment
de la prestation sur scène, nous avons mis deux mètre de distance entre nous»
révèlent les membres du groupe. Les spectacles se sont déroulés à Bamako (Mali) dans certains quartiers tels que «Faso Kanou». A en croire le groupe, il avait le devoir informer toute la population surtout celle du nord qui ne bénéficie pas de la «bonne» information.
Un «First» album pour affirmer leur culture
Ces jeunes Touaregs sont confrontés à la stigmatisation : ils sont mal vus dans d’autres sociétés. Pour eux, chaque société détient une culture qui lui eux propre et porter le turban à la tête fait partie intégrant de leur mode de vie. Leur premier album est une compilation de messages et de réponses fondamentales de la culture tamashek qui offre un concentré musical pour la préserver, la transmettre et l’expliquer. A travers des cordes de la guitare, la voix et l’esprit, ils ont voulu faire passer d’autres messages. Il s’agit de message de paix, d’amour, de réconciliation, d’éducation et surtout des messages contre l’incivisme violent que
vivent les populations du Nord. Nommé «Manamosse Kaltamashek» en français, « Qui sommes-nous», la sortie de cet album est prévue pour octobre 2020. Le choix de ces titres n’est pas un hasard, selon les membres du groupe. «Nous avons pris le temps d’observer différents éléments. Et c’est tous ces éléments qui ont nourrit la composition de notre album» disent-ils.
Diro Benoit Wilfried TOE