Afrique du Sud: Ford investit un milliard de dollars dans ses usines locales

Il s’agit pour Ford de son plus gros investissement jamais réalisé dans le pays, avec plus d’un milliard de dollars (830 millions d’euros). Il servira en partie à moderniser son usine près de Pretoria. De quoi favoriser un peu la reprise économique, alors que l’automobile est un secteur stratégique pour l’Afrique du Sud.
Cet investissement annoncé par Ford permettra d’augmenter la capacité de production de l’usine de Silverton, en banlieue de Pretoria. Avec pour but d’assembler près de 200 000 véhicules par an, à partir de 2022. Et pour le directeur des opérations du groupe, Andrea Cavallaro, cela montre que le pays reste attractif pour les investisseurs : « C’est notre plus gros investissement dans le pays depuis nos débuts ici, il y 97 ans. Monsieur le président, vous serez heureux de constater que cela représente 1% de votre promesse faite en 2018 d’attirer 100 milliards de dollars d’investissements en 5 ans », dit Andrea Cavallaro.
1 200 nouveaux emplois devrait être créés suite à cette annonce, alors que la pandémie a très durement touché l’économie sud-africaine. Le président Cyril Ramaphosa se réjouit donc de cette bonne nouvelle. « Cela donne le ton pour cette année, qui, nous en sommes sûrs, sera positive. Cela montre notre sérieux dans l’application de nos réformes, le repositionnement de notre économie, et la création d’emplois », déclare-t-il.
Des efforts qui ont pu convaincre Ford de miser sur l’Afrique du Sud
Le secteur automobile représente plus de 6% du PIB du pays. Et pour favoriser son développement, une zone économique spéciale avait été créée en 2019, dans cette partie de la ville. Ce sont ces efforts qui ont pu convaincre Ford de miser sur l’Afrique du Sud, selon l’économiste Isaah Mhlanga, alors que l’entreprise américaine a annoncé le mois dernier la fermeture de ses trois dernières usines au Brésil : « En Afrique du Sud, le secteur automobile est avantageux, grâce à tout le soutien que l’État apporte à ce secteur, via son ministère du Commerce et de l’Industrie. Le secteur est en fait subventionné, en échange d’une création d’emploi dans le pays », explique-t-il.
La production de Pretoria est destinée en partie au marché intérieur, mais surtout à l’exportation. Et le poids de l’Afrique du Sud sur le continent lui donne aussi un gros avantage, selon Joshua Cobb, spécialiste du secteur pour Fitch Solutions : « L’accord créant la zone de libre-échange continentale africaine a pu être un atout clé pour l’Afrique du Sud, afin d’obtenir cet investissement, étant donné le potentiel que cela représente sur le long terme. C’est un des secteurs qui devrait bénéficier de cet accord, grâce aux installations déjà en place et aux compétences que possède le pays », analyse Joshua Cobb.
De son côté, l’entreprise Toyota a elle aussi annoncé il y a quelques jours un investissement de près de 170 millions d’euros, pour l’assemblage d’un nouveau modèle dans son usine près de Durban.
rfi